Un long weekend dans « le triangle d’or » de la Vienne

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Forteresse d'Angles-sur-l'Anglin ©Pomme Verte LibelLab

Nichés entre les vallées de la Vienne et de la Gartempe, trois villages d’exception affichent un patrimoine reconnu mondialement et invitent à des activités insolites adaptées aux familles. Véritable « triangle d’or », Chauvigny et sa cité médiévale, Saint-Savin et son abbaye classée à l’UNESCO et Angles-sur-l’Anglin, un des « Plus beaux Villages de France » forment un passage incontournable lors d’un séjour dans la Vienne . Montmorillon, la voisine, n’en est pas moins une escapade obligée.

 

Jour 1 à Chauvigny : à pied ou à vélorail, une journée qui roule !

9h : Découverte de la cité médiévale de Chauvigny

Pour commencer ce périple, direction la Cité Médiévale de Chauvigny. Nous stationnons dans la ville basse : objectif, grimper jusqu’à la vieille ville. Bonnes chaussures aux pieds, nous voilà parti pour découvrir la ville aux cinq châteaux.

Très vite, la ville récente du bas laisse place à une ambiance du « temps des chevaliers ». Arrivés en haut, l’effort est déjà oublié grâce au plaisir des yeux. La ville médiévale se dévoile : ruelles encadrées de maisons d’époque, échoppes où artistes et artisans ont élus domicile, places intimistes et ombragées pour siroter tranquillement un verre, la balade est hors du temps !

On imagine la splendeur de la ville à l’époque où les châteaux se dressaient fièrement sur ce promontoire ! Il ne manque que les bruits de sabots.

11h : Spectacle de fauconnerie aux Géants du Ciel

Les Géants du Ciel nous donnent rendez-vous au Château des Évêques. Nous voilà installés dans les gradins à ciel ouvert avec vue sur la vallée. Le show peut commencer. Dès les premières minutes, ça attaque très fort ! Chouettes, hiboux, aigles, faucons et vautours volent au-dessus de nos têtes, voire les frôlent avec leurs ailes si imposantes. Simplement magistral !

Spectacle des Géants du Ciel à Chauvigny©Pomme-verte-libellab

Ce ballet aux 100 oiseaux est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur leurs habitudes de vie. On découvre aussi qu’en dehors du spectacle, certains de ces volatiles ont une carrière cinématographique impressionnante !
Un passage par l’ensemble des volières nous permet de découvrir d’autres rapaces tous aussi majestueux les uns que les autres. Un sans-faute pour cette immersion réussie dans le monde de la fauconnerie.

12h30 : Pause déjeuner à la crêperie la Bigorne

Notre balade du matin nous conduit devant la crêperie la Bigorne. Sa terrasse ombragée nous fait de l’œil, mais pas autant que sa carte ! Ici, les galettes sont généreusement garnies avec des produits locaux . Pour la galette « Puygargue », c’est la truite du Talbat, la pisciculture locale, qui est à l’honneur. Dans la galette « Chouette », place au fromage de chèvre d’une ferme avoisinante. Un pur délice.

La décoration de la crêperie rappelle les tavernes médiévales : grandes tables en bois, poutres massives et murs en pierre. À l’ombre du catalpa, on ferait bien une petite sieste digestive, mais d’autres aventures nous attendent !

Cité médiévale de Chauvigny, crêperie La Bigorne©Thomas Jelinek – Agence Zebrelle

14h : Excursion de 2 heures en vélorail

Le ventre bien rempli, c’est une balade en vélorail qui va occuper notre après-midi. Nous optons pour le grand parcours, 2h aller-retour pour un peu plus de 17 km. Les sportifs que nous sommes sont confiants ! Consignes de sécurité transmises, nous voilà prêts à embarquer sur ces drôles d’engins.
Dans un cadre ombragé en pleine nature, ces vélos sont disposés sur les rails de l’ancienne ligne des chemins de fer qui reliait autrefois Poitiers au Blanc, dans l’Indre.

Les premiers coups de pédales s’avèrent plus durs qu’il n’y paraît, mais rapidement, nous trouvons un rythme de croisière qui nous permet de profiter de la vue sur la cité médiévale de ce matin. D’ici, elle est encore plus grandiose.

18h : Séjour en chambre d’hôtes Notre-Dame de Chauvigny

Après toutes ces émotions, il est temps pour nous de rejoindre notre hébergement. Ce sera dans une chambre d’hôtes du centre-ville : Notre-Dame de Chauvigny. Située au pied de la cité médiévale, cette ancienne école datant de la fin du XIXème siècle a été entièrement rénovée il y a quelques années.

Dès notre arrivée, nous sommes sous le charme de la vaste cour où l’on imagine combien de marelles et autres jeux d’enfants s’y sont déroulés ! L’intérieur est à la hauteur de l’extérieur et plus encore. Nous y découvrons une décoration soignée et des chambres dont les noms ne sont autres que les Fables de La Fontaine.

Jour 2 d’Angles-sur-l’Anglin à Saint-Savin : voyage dans l’histoire et autres plaisirs

9h : Exploration d’Angles-sur-l’Anglin via le jeu d’énigmes Tèrra Aventura

Les odeurs du petit déjeuner chatouillent nos narines. Dans le patio, notre table nous attend : orange pressée, salade de fruits frais, brioche, pain frais sont joliment disposés. Nous découvrons le broyé du Poitou, la spécialité locale, accompagné d’un bon café. Voilà de quoi commencer la journée du bon pied !

Aujourd’hui, c’est direction Angles-sur-l’Anglin. Après une demi-heure de route, l’arrivée est aussi belle qu’impressionnante. Depuis le pont qui traverse l’Anglin, cette ancienne cité médiévale labellisée « Plus beaux Villages de France » apparaît alors de toute sa splendeur, perchée sur son promontoire, avec avec son impressionnante forteresse du XIème siècle . Elle semble défier ses visiteurs comme elle l’a fait durant des siècles.

La meilleure des façons de partir à son « assaut », afin de découvrir ses secrets, légendes et histoires, est d’opter pour l’aventure grandeur nature proposée par la chasse au trésor Tèrra Aventura (application gratuite de géocaching à télécharger).

Terra Aventura, « Les jours d’Angles sont contés »

Téléphone en main, des petits personnages, les Poï’z s’invitent sur l’écran pour nous guider sur les différentes énigmes et conter de façon humoristique l’histoire du lieu. La maîtresse du jeu nous confie notre mission : « Partir à la recherche de l’évêque Hugues de Combarel pour lui remettre une mitre en dentelle faite en broderie des « Jours d’Angles », technique spécifique au village ».
Un périple qui conduit d’énigme en énigme sur des lieux emblématiques …

En savoir plus
Tèrra Aventura à Angles-sur-l'Anglin©ACAP

11h : Visite de la forteresse d’Angles-sur-l’Anglin

Pour aller plus loin dans la découverte, nous décidons de remonter le temps à la forteresse d’Angles. La visite libre de cette forteresse épiscopale, suivant un parcours à travers les ruines très bien conservées, est une plongée dans son histoire mouvementée entre appartenance aux Rois de France et à la Couronne d’Angleterre (à noter : « Les médiévales de la forteresse » qui ont lieu fin juillet et les visites nocturnes ponctuellement durant l’été).

Puis nous partons sur les traces de nos ancêtres préhistoriques, qui ont réalisé il y a 15 000 ans, dans un abri sous roche situé à deux pas du village, une frise sculptée, reconnue comme « le Lascaux de la sculpture ». Unique au monde, elle est mise en valeur au Centre d’interprétation du Roc aux Sorciers.

12h30 : Pause méridienne

Pour assouvir notre faim après ces visites, direction dans un des restaurants de la ville. Sur les cartes, de la cuisine traditionnelle, des salades gourmandes, des pizzas, des hamburgers-frites et bien d’autres encore.
En terrasse ou en salle selon la météo et le lieu, prenez le temps pour une pause gourmande bien méritée !

Restaurant traditionnel

14h : Cap sur l’Abbaye de Saint-Savin, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Léger regret, ne pas avoir eu plus de temps pour flâner dans les ruelles d’Angles qui abritent les ateliers de nombreux artisans d’art (objets de décoration, dentelles anciennes, peintures…). Mais une autre pépite architecturale nous attend : l’abbaye de Saint-Savin et ses 700 m² de fresques romanes uniques au monde, inscrites au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Casque sur la tête et tablette en main, pour un parcours adapté selon son temps, ses envies et notamment celles des enfants, nous partons pour la visite immersive de l’abbaye, surnommée « la Chapelle Sixtine du Moyen Âge français ». Et pour cause, en y pénétrant, s’offre à nos yeux, à 17 mètres de haut, ce que l’art roman a de plus beau et de plus grandiose : le plus grand ensemble de peintures murales d’Europe des XIème et XIIème siècles, tel un livre d’images peintes par des moines.

Dans un extraordinaire état de conservation, elles retracent l’Ancien Testament où y figurent des scènes emblématiques : l’Arche de Noé, le passage de la mer Rouge ou encore la Tour de Babel.

Format de vidéo non reconnu

À l’extérieur, toute la magie du numérique permet de plonger dans l’ancien cloître aujourd’hui disparu. Le circuit se poursuit ensuite devant le logis de l’Abbé, propriété pendant plusieurs années de l’inventeur de l’ascenseur, Félix Léon Édoux.

La visite fait ensuite la part belle à la vie des moines entre réfectoire (salle d’exposition temporaire) et cellules aménagées en espace d’interprétation.

19h30 : Dîner au restaurant gastronomique le Cérasus

Après une pause revigorante dans le jardin de l’abbaye et une balade le long de la Gartempe jusqu’au vieux pont qui offre un point de vue unique sur l’abbaye, nous nous dirigeons vers le Logis de l’Abbé, lieu de notre surprise.

Ce sanctuaire hors du temps accueille depuis un an un restaurant gastronomique, le Cérasus où le jeune chef Thibaud Piroux, qui a fait ses armes chez des chefs étoilés notamment Philippe Etchebest et Richard Toix, propose une cuisine inventive et construite autour de techniques ancestrales comme le fumage ou la lactofermentation. Dans ce cadre à la fois sobre et chaleureux, nos papilles se régalent des produits locaux magnifiés avec délicatesse et créativité.

22h : Nuit à la chambre d’hôtes l’Arbre d’Ange à Montmorillon

Sur cette touche de raffinement et d’intemporalité, à l’image de l’abbaye, nous quittons Saint-Savin et le fameux « triangle d’or » qui a plus que tenu ses promesses, pour une nuit bien méritée à Montmorillon, notre escapade bonus, à la chambre d’hôtes l’Arbre d’Ange. Au cœur de la ville, cette demeure du XVIIème siècle a été rénovée dans un style à l’anglaise. Du blanc, du rose, des fleurs et bien sûr des anges habitent les pièces pour leur donner une ambiance très cosy où l’on se sent tout de suite chez soi.

Jour 3 : Montmorillon, pour nourrir l’esprit et le corps !

9h : Visite de Montmorillon, ville d’« Art et d’Histoire »

Seules cinq petites minutes de marche et la traversée du Vieux Pont nous permettent de rejoindre la zone où bat le cœur de Montmorillon : la Cité de l’Écrit. Initiée il y a une vingtaine d’années dans le plus ancien quartier de la ville, il s’agit d’un ensemble de librairies, d’ateliers, d’artisans d’art, de musées, où le livre et ses métiers sont rois. Quels que soient son âge et le style de littérature recherchée, il y en a pour tous les goûts. Au fil des rues, nous découvrons aussi des ateliers où des stages de calligraphie ou de peinture sont proposés à la demi-journée.

Le Musée de la Machine à Ecrire et à Calculer est un incontournable pour tous les nostalgiques du temps où les smartphones n’existaient pas. Le must reste quand même de pouvoir tester certaines de ces machines, ce que nous nous empressons de faire.

Notre balade nous conduit vers l’église Notre-Dame où nous pouvons observer les peintures murales datant de 1200 et les comparer avec celles vues la veille à Saint-Savin. Un peu plus loin, sur la place Régines-Deforges, écrivaine native de Montmorillon qui a largement contribué à la mise en place de la Cité de l’Écrit et y a organisé le 1er Salon du Livre, le panorama est idéal pour une pause contemplative sur la rivière et la ville. C’est aussi l’heure de la pause selfie ; ce n’est pas tous les jours qu’on a un décor de ville d’« Art et d’Histoire » en arrière-plan !

Quittons la Cité de l’Écrit pour le site de la Maison-Dieu où une chapelle du XIIème siècle de forme octogonale nous attend. De mystérieuses statues ornent sa façade, et, rien que pour les questionnements qu’elles suscitent, elle vaut le détour.

La Maison-Dieu à Montmorillon©Béatrice GUYONNET

Le site de la Maison-Dieu

accueillera un haut lieu de la gastronomie : l‘Institut International Joël-Robuchon, chef ô combien célèbre né à Poitiers. Dans ce magnifique et impressionnant bâtiment, un hôtel-restaurant et un spa haut de gamme ouvriront leurs portes en 2025. C’est le chef triplement étoilé au Michelin, Régis Marcon, qui prendra les commandes de cet établissement où les professionnels de la gastronomie de demain seront également formés. L’Institut sera organisé sur deux autres lieux, le site Fleur de Lotus au Futuroscope et le site de Grand-Pont à Chasseneuil-du-Poitou.

13h : Pause gastronomique au restaurant Le Lucullus

Depuis que nous sommes arrivés à Montmorillon, un nom de restaurant revient sans cesse à nos oreilles : Le Lucullus. Si l’adresse est idéale pour un repas en amoureux, y déjeuner en famille dans un restaurant gastronomique ravit également les jeunes ados ! À peine sommes-nous installés dans ce cadre chic et raffiné, qu’on nous propose de délicieuses mises en bouche pour nous ouvrir l’appétit. Au menu, une cuisine créative et raffinée déclinée à la carte, dans un menu dégustation ou un menu végétarien selon les envies. Les plus pressés peuvent opter pour le menu du jour où de sympathiques propositions nous mettent également l’eau à la bouche. Dans sa cuisine, Alban Galpin, maître-restaurateur, privilégie les aliments de saisons et les produits locaux. Mention spéciale pour le ris de veau, toujours à la carte, agrémenté différemment selon les saisons.

15h : Dégustation des délicieux macarons de Montmorillon

Visiter Montmorillon sans goûter aux macarons serait une hérésie ! Ce délicieux biscuit aux amandes est le fleuron gastronomique de la ville depuis le XVIIème siècle. Alors pour poursuivre cette journée placée sous le signe du bien manger, nous enchaînons avec le Musée du Macaron. Culture des amandiers, bienfaits des amandes pour la santé, histoire de la famille Rannou-Métivier, le parcours entièrement repensé fait la part belle au savoir-faire séculaire et à la volonté d’inscrire ce dernier dans une approche durable. Inutile d’insister, nous n’obtiendrons pas la recette, tenue secrète. Pour nous consoler, une dégustation nous est proposée. Tant pis pour la recette, ces macarons-là sont tellement bons que les copier ne permettrait même pas de les égaler.

Musée du Macaron à Montmorillon©Bastien SAUVE-Agence Zébrelle

Notre troisième journée est déjà bien avancée, il est déjà l’heure de partir la tête pleine d’images et de souvenirs à partager encore et encore. Paysages préservés, richesse et diversité du patrimoine, originalité des activités, on vous le confirme, la réputation du « triangle d’or » est bien à la hauteur de ce que nous avons vécu !